mercredi 19 mars 2014

La Part d'ombre

Tu avances en cet hiver printanier
où les bourgeons enflent leur ventre fécond
gorgé de sève nouvelle ____  la Vie
Tu rêves de musique et d'harmonie
guidée sur le chemin par les chants d'oiseaux
Tu écoutes Barbara ou Lhasa
Jo et Katerina    Et puis 

Qu'as-tu fait de ta vie ?

Petite fille rebelle en ses rêves joyeux
en ses premiers émois amoureux 
si souvent passions exaltées  ____    Puis
mère attentive et fière
tu avances sur des chemins sinueux des ornières     
où tu perds pieds t'enlises  
mais tu te relèves         Vite

Tu avances plus lentement ces jours
regard tourné vers le passé
à l'instant présent tu t'accroches  
il s'est enfui      _____  déjà
Devant toi un temps incertain des brumes des brouillards
dans leurs linceuls des fantômes décharnés
se dressent et te hèlent

Qu'as-tu fait de ta vie ?

Que feras-tu demain  _______ Où est demain ?
Dans la balance tu déposes tes paquets
de rêves d'idéaux de désirs
ceux d'hier ont été mis au pas
souillés parfois
tant est sournoise     la réalité

Tu avances et tu tangues
tu penses à ton Amour   ___ la Poésie
le porte comme elle te porte toi
Beauté pureté      En grand
ton coeur s'est ouvert
ton corps fatigué rompu a frémi gémi
tu penses      il est le Dernier Homme

Le sera-t-il encore demain ?

L'Ombre sur vous s'est installée
tant de blessures tant de déchirures
tant de serments endeuillés
Ton coeur se crispe      refermé
il crie il saigne         _____  il se tait
Ton corps souffre il te fait mal

Vas-tu laissée ouverte la porte   
sur la Nuit qui t'enveloppe  ?

Notre vie mon amour est si fragile
quand s'insinue le venin


© F.R

le 20 mars 2014

in recueil "L'Âme des marées" paru en octobre 2014
Ed. Epingles à nourrice éditions - ene
http://editozap.jimdo.com/livres/

Tous droits réservés
Protégé par copyright

crédit photo F.R ©

4 commentaires:

  1. Je viens de prendre connaissance de ta rive d'ici, et te serre fort contre l'espérance que je porte. Que ce blog chemine avec toi sur la voie d'une poésie bien à toi. Bises et joies, Martine

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  2. « Un homme qui cultive son jardin, comme le voulait Voltaire.
    Celui qui est heureux que sur terre il y ait de la musique.
    Celui qui découvre avec plaisir une étymologie [...]
    Ces personnes, qui s'ignorent, ce sont elles qui sauvent le monde » (Jorge Luis Borges)
    Tu fais partie des « Justes » dont Borges parlait, Françoise Ruban
    En avant, poète ! Merci pour la beauté !
    Cristina

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  3. Je vais en découverte sur vos pages avec l'odeur de la mer qui émane des images. Merci

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  4. Je suis ravie toujours autant ravie de te lire : c'est un profond et vif enchantement.
    Amitié.
    Gaby

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